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Sabine, les troubles cognitifs liés au cancer du sein ?

Sabine est patiente partenaire depuis maintenant 4 ans, après avoir été soignée d'un cancer du sein et anciennement orthophoniste auprès de jeunes enfants et adolescents.
Elle nous partage son expérience de patiente partenaire, sa place au sein d’une équipe médicale et notamment l’impact que son ancien métier a sur celui-ci.
Un beau témoignage dans le cadre d'octobre rose !
Sabine Dutheil patiente partenaire cancer du sein au LYSA parle de son métier et des trouvbles de la cignition (mémoire, concentration...)

Dans cet article, Sabine nous informe sur un sujet méconnu : les troubles cognitifs (concentration, mémoire,…) liés aux cancers et à leurs traitements. Et elle nous partage son expérience de patiente atteinte d’un cancer du sein puis de patiente partenaire impliquée dans la prise en soins des patients atteints d’un cancer du sein.

Le parcours de Sabine, atteinte de cancer du sein

Sabine a été orthophoniste pendant plus de 20 ans dans un jardin d’enfant spécialisé auprès de jeunes enfants, mais également dans un SESSAD (Service d’Éducation Spécialisée et de Soins à Domicile) auprès d’adolescents.

Elle s’est arrêtée à la suite de l’annonce du diagnostic de son cancer du sein pour une période de 13 mois. Elle a ensuite initié une bifurcation professionnelle dans le partenariat en santé à l’université des patients.

Le métier d’orthophoniste est un métier au carrefour de plusieurs disciplines, « Je faisais donc du partenariat en santé sans vraiment le savoir et sans le nommer » nous livre Sabine.

Sabine continue désormais à pratiquer l’orthophonie, aux côtés d’une collègue orthophoniste, 2 heures par semaine.

Et dans le cadre d’un atelier de remédiation cognitive, elle accompagne des femmes qui ont eu un traitement par chimiothérapie et qui ont une plainte d’ordre cognitif.

Orthophoniste

Des troubles cognitifs liés au cancer ?

Les troubles cognitifs peuvent être liés à la chimiothérapie, mais aussi aux traitements anti-hormonaux, à la fatigue liée au cancer, à l’anxiété … Ils ne sont donc pas liés à un cancer en particulier.

Cela correspond à une diminution des capacités cognitives de la personne sans être pour autant quelque chose de pathologique.

On peut entendre parler de chemofog (fog = brouillard) ou de chemobrain (brain = cerveau), même si les traitements contre le cancer ne sont pas les seuls responsables. On peut parfois le ressentir dès l’annonce du cancer.

Cet effet secondaire s’atténue en général avec le temps, mais s’il persiste ou est gênant pour le quotidien, il est important d’en parler à l’équipe médicale.

« Dès lors qu’il y a une plainte, il faut prendre en soin » confirme Sabine.

Les troubles cognitifs, kesako ?

Qu’est-ce qu’une plainte cognitive ?

Les effets secondaires concernent une baisse de performance de l’attention, la mémoire, le langage et les fonctions exécutives de haut niveau.
Lors des ateliers que Cancer Contribution mènent, nous remontons fréquemment des retours sur « une mémoire défaillante, une facilité à être distrait, parler plus lentement qu’avant, des difficultés à trouver ses mots, des difficultés à organiser ses idées… » Ces symptômes sont en particulier difficiles à vivre lors de la reprise du travail.

Sabine s’est rendu compte d’une perte de performance lors de son retour au travail, il lui fallait 1h30 pour rédiger un compte rendu de bilan orthophonique, qu’elle faisait en 40 minutes habituellement.

« Très souvent, on pense que c’est la mémoire, mais c’est plus souvent la concentration et l’attention. C’est la mise en mémoire qui fait défaut, de ce fait, on ne peut pas restituer une information que nous n’avons pas mise en mémoire ».

Retrouvez quelques effets secondaires correspondant à des troubles cognitifs :

  • Oubli des noms propres des personnes que l’on côtoie
  • Difficulté à planifier : la planification
  • Difficulté à pouvoir passer d’une tâche à une autre : la flexibilité mentale
  • Mémoire défaillante
  • Plus courte durée d’attention
  • Perte de concentration ou capacité à être facilement distrait
  • Élocution lente
  • Difficulté à trouver le bon mot
  • Exécution des tâches plus longue que la normale
  • Problèmes d’organisation des idées

En effet, quatre domaines cognitifs sont impactés :

D’après Sabine, plus de 25 à 70 % des femmes selon les études expriment une plainte cognitive après chimiothérapie. La plupart ne sont généralement pas informées sur le sujet, et n’en parlent pas.

Lutter contre les troubles cognitifs, quelles solutions ?

Lorsque vous vous rendez compte d’une perte de performance, parlez en à votre médecin traitant ou encore à un oncologue.

Les conseils que l’on retrouve classiquement face aux troubles cognitifs :

Être pris en soin par un orthophoniste (remboursé par la sécurité sociale) ou encore un neuropsychologue.

Ainsi, ce professionnel permettra d’identifier le problème afin de proposer une prise en soins.

Pratiquer une activité physique adaptée

En effet, le cerveau se nourrit de sucre, d’oxygène et de nutriments, qui sont apportés par le sang. Le sang irrigue les réseaux de neurones et les entretient. Lorsqu’on bouge, le flux de sang est plus important au niveau du cerveau. Il est donc mieux alimenté. Un cerveau bien alimenté est un cerveau qui fonctionne mieux.

Avoir une alimentation saine

Dans l’alimentation, il faut privilégier :

  • Les fruits à coque non salés : une poignée par jour de noix, noisettes, amandes ou pistaches (riches en oméga 3 et/ou en vitamine E).
  • Poissons gras et maigres en alternance : 2 fois par semaine dont 1 poisson gras (riche en oméga 3 : sardine, maquereau, hareng, saumon).
  • Huile de colza, de noix, d’olive – Privilégier les matières grasses végétales (huiles) aux matières grasses animales (beurre, crème). – Privilégier les huiles riches en oméga 3 (colza, noix) et l’huile d’olive.
  • Des produits locaux, de saison et si possible bio.

Pratiquer la méditation

La pratique de la méditation régulière peut aider à atténuer la douleur chronique, l’anxiété et les troubles du sommeil. Elle peut aussi aider à réduire la pression artérielle et à améliorer l’humeur des personnes atteintes du cancer.

Patient partenaire, un nouveau métier

Qu’est-ce qu’un patient partenaire ?

Sabine, son quotidien de patiente partenaire

Sabine travaille depuis 4 ans au sein d’une équipe d’oncologie, le LISA (L’Institut du Sein d’Aquitaine, clinique Tivoli). Aux côtés d’une coordinatrice de parcours, elle identifie les besoins de la patiente (et parfois des hommes, aussi touchés par le cancer du sein), mais également crée du lien entre la patiente et les professionnels de santé.

Ainsi, elle favorise la qualité de vie de chaque personne accompagnée, la qualité et la sécurité des soins et développe le pouvoir d’agir de la patiente.

« Être patiente partenaire, c’est l’accueillir de la patiente, l’informer sur sa pathologie, les traitements, sur les éventuels soins de support et partager cette situation d’adversité. Je pense que l’accueil est un soin à part entière »

C’est un rôle de partenaire de l’équipe de professionnels de santé, des associations de patients au profit de la qualité de vie des patients.

Le terme de patiente partenaire mets l’accent sur « patiente » et pas assez sur « partenaire » d’après Sabine. Elle se définit donc aujourd’hui comme étant une partenaire en santé avec l’expérience patiente, et trouve ainsi une place singulière au sein de l’ensemble des acteurs impliqués dans le soutien des patients atteints de cancer.

Les enjeux en cancérologie des partenaires de santé

Le principal enjeu est financier selon Sabine.

De plus en plus d’anciens patients sont formés pour devenir patients partenaires. Des formations se développent comme l’Université des patients à la Sorbonne. Elles aident à légitimer le rôle des patients partenaires.
Aujourd’hui peu de postes existent encore. Et bien souvent, les patients partenaires sont bénévoles.
La plupart des professionnels de santé ne sont pas opposés à ce qu’il y ait des partenaires en santé au sein de leur équipe, mais n’imagine pas la plus-value.

« C’est plus de la méconnaissance que de la méfiance. »

D’après Sabine, les patients partenaires participent à la réduction des inégalités sociales de santé, mais également le risque de surmenage des professionnels de santé. Cela contribue à la fois à redonner du sens et à faire face au manque de personnel médical.

Agissons ensemble sur ces enjeux !

Le Conseil National de Refondation de notre système de santé débute le 3 octobre et durera jusqu’en décembre.
Sa mission : maintenir une qualité des soins en France dans un contexte de forte tension sur les professionnels du soins et les institutions.

Nous travaillons sur des propositions pour agir. Comme Sabine, nous avons besoin de vos témoignages pour enrichir le débat.

Répondez à notre enquête flash en 10 minutes

Vous avez jusqu’au 12 octobre !

Octobre rose, ne restez pas seul.e face à vos questions, rejoignez nous !

Cancer Contribution met de nombreuses actions en place qui débute en ce mois d’octobre rose :

  • Stand lundi 10 octobre de 9h à 15h
  • Ateliers Après-cancer et relation avec l’entourage tous les vendredis
  • Ateliers intelligence collective démarrent en novembre

Ces ateliers sont prioritairement proposés à nos adhérents (dès 1€). Vous souhaitez y participer, rejoignez-nous et prenez contact avec nous en cliquant sur le lien ci-dessous :

Lien, rejoignez l’association Cancer Contribution

Source :

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