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Infirmière et cancer : des métiers au profit des patients

Delphine Mathivon, infirmière de pratique avancée dans le cancer à Gustave Roussy, nous parle des différents métiers d'infirmières, nous livre son point de vue sur l'évolution du système de santé et nous aide à identifier son rôle auprès des patients et des proches.
Interview de Delphine Mathivon, infirmière de pratique avancée en oncologie à Gustave Roussy

Un des besoins majeurs des patients dès l’annonce du cancer est de mieux comprendre l’hôpital et la manière dont ils seront pris en charge. Pour vous répondre, Cancer Contribution à interviewé Delphine Mathivon. Dans cet article, nous parcourons ensemble les métiers d’infirmière et les enjeux face au cancer qui y sont associés.

Il n’y a pas un, mais plusieurs métiers d’infirmier.


Depuis 2018, de nouveaux métiers d’infirmiers se développent. Le gouvernement Français à un objectif clair : transformer le système de santé pour améliorer l’organisation des soins, remettre les patients au centre du système et garantir l’accès aux soins partout sur le territoire.

Delphine Mathivon, un parcours d’infirmière en cancérologie aux multiples casquettes

Son parcours lui a permis de porter plusieurs rôles d’infirmières. Elle nous livre ici plusieurs clés pour les comprendre.

Cela fait 20 ans que Delphine Mathivon est infirmière auprès de patients atteints de cancer à l’hôpital Gustave Roussy.

Exercer le métier d’infirmière est un véritable choix.

Le métier d’infirmière en hospitalisation et en hôpital de jour.

L’infirmier est un professionnel de santé chargé des soins aux personnes malades, de leur surveillance et de l’administration des traitements prescrits par le médecin. L’infirmier exerce son activité au sein d’un établissement de soin ou en libéral. A l’hôpital, il peut travailler dans un service d’hospitalisation, où les patients restent plusieurs jours ou en hôpital de jour où les patients viennent pour une prise de traitement et une ou plusieurs consultations / soins.

Je trouve que la prise en charge du cancer est particulière en tant qu’infirmière car on n’est pas du tout sur les mêmes aspects qu’en hôpital général. Nous avons une relation très spécifique avec les patients et c’est ça qui m’a fait venir ici. »

En hospitalisation et même en hôpital de jour, ce métier permet de tisser des liens. Néanmoins, il n’est pas évident de connaitre tout le monde. Ce sont des métiers prenants. Delphine Mathivon nous rapporte l’importance pour elle de rentrer chez elle avec la satisfaction d’avoir fait quelque chose de bien pour un patient chaque jour.

L’infirmière de coordination des soins externes du cancer

L’infirmière de coordination des soins externes est une infirmière qui est spécialisé pour faciliter le retour à domicile des patients avec des soins complexes. De fait, après une hospitalisation ou une consultation, il est parfois nécessaire de mettre en place des soins particuliers comme des perfusions ou des soins sur une trachéotomie. Ces soins assez spécifiques nécessitent du matériel et des infirmières formées ou accompagnées.

Pourquoi avoir réaliser l’étude clinique « CAPRI »

Quand j’ai intégré la coordination des soins externes j’étais infirmière de coordination, métier en devenir. Pour prouver l’apport de ce métier dans les parcours des patients, Gustave Roussy a développé un sujet sur une étude clinique qui s’appelle « CAPRI ». (CAncérologie Parcours de soins Région Ile De France)

Nous suivions les patients qui étaient sous chimiothérapie orale, c’est à dire sous forme de comprimé. A l’époque, il n’y avait pas de suivi spécifique pour ces patients. Avec la mise en place de ce suivi on en a démontré un bénéfice très important pour les patients. Nous diminuions les hospitalisations, les patients prenaient mieux les traitements et il y avait moins de toxicité. Nous avons amélioré l’expérience patient.

Il faudrait le proposer à plus de patients mais cela nécessiterait plus de moyens humains. Nous ne sommes aujourd’hui que 10 pour un grand hôpital.

Infirmière en pratique avancée (IPA), dans le cancer, son métier actuel

Aujourd’hui, après un master de 2 ans à l’université, Delphine Mathivon est infirmière de pratique avancée auprès de patients atteints de cancer.

Ce nouveau métier demande un niveau un peu plus important en termes de clinique. L’objectif est de s’occuper des patients de manière plus efficiente et d’être un recours pour les infirmières.

C’est une innovation majeure pour le système de santé. En effet, la pratique avancée permet à des infirmiers d’exercer des missions et des compétences plus poussés, jusque-là dévolues aux seuls médecins.

Les infirmiers en pratique avancée disposent de compétences élargies, à l’interface de l’exercice infirmier, de l’exercice médical et de la recherche médicale. Ils pourront suivre (avec leur accord) des patients confiés par un médecin de l’équipe de soins au sein de laquelle ils exerceront, sur la base d’un protocole d’organisation établi pour préciser les modalités de leur travail en commun. Ils pourront également mettre en place des recherches sur des expérimentations et des nouvelles organisations de soins.

Dès lors, les infirmiers en pratique avancée auront la responsabilité du suivi régulier des patients pour leurs pathologies. Ils pourront aussi prescrire des examens complémentaires, demander des actes de suivi et de prévention ou encore renouveler ou adapter, si nécessaire, certaines prescriptions médicales.

Concrètement qu’attendre d’une IPA de parcours toxicité ?

« J’ai intégré le parcours toxicité en janvier 2023. Aujourd’hui, on suit des patients qui ont des toxicités liées aux traitements : chimiothérapie, immunothérapie, thérapie ciblée… Nous suivons surtout les personnes en immunothérapie qui peuvent avoir différentes toxicités. Ces patients nous sont référés par leur oncologue pour résoudre la réaction toxique ou pour savoir si la réaction est liée au traitement. Nous les voyons en hôpital de jour et on en profite pour reprendre l’histoire de la maladie, les antécédents, le mode de vie et les besoins en soins de support. Par la suite, un docteur, spécialisée en toxicité, intervient pour reprendre l’histoire du patient. Son rôle est de comprendre d’où vient le symptôme pour mettre en place des traitements si nécessaire. A la fin de l’hôpital de jour une pharmacienne intervient également sur tous les médicaments et interactions médicamenteuses potentielles.

Une consultation dure 1h30 sur l’hôpital de jour.

L’enjeu est d’intégrer les proches aidants

Quels sont les prochains progrès dans votre profession ?

A première vue, d’après Delphine Mathivon, 4 progrès subsistent :

  • Mieux informer les patients sur l’écosystème de l’hôpital et les nouveaux métiers de la prise en charge
  • Mieux coordonner les rôles au sein de l’hôpital dans les différents corps de métiers. Aujourd’hui il est démontrer que pour la gestion de la douleur il est plus pertinent de passer la main à un professionnel de santé spécialiser. En outre, il en va de même avec les métiers d’infirmière de coordination et de pratique avancée.
  • Mieux intégrer les proches aidants. Delphine Mathivon nous indique que dans sa pratique, les proches aidants sont de plus en plus impliqués, certains sont de véritables secrétaires médicaux. Mais aussi, ils sont indispensables lors des changements de traitements, lorsqu’elle évoque les effets secondaires ou comment prendre les médicaments. Delphine nous confie qu’il y a tellement de choses à retenir, qu’il vaut mieux que le patient soit accompagné.
  • Permettre une plus large formation d’infirmiers spécialisés. Delphine nous indique que sur l’ensemble de la France seuls 250 IPA sont en exercice, alors que la formation existe depuis 2018. Comme pour l’étude « CAPRI », il est probablement nécessaire de mettre en place des recherches pour mettre en évidence la valeur ajoutée de ces expérimentations. Et ainsi donner des arguments à l’hôpital pour se doter de ces nouveaux métiers.


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Source :

https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/I/infirmier


COLLOQUE : Face au cancer, agir ensemble pour les proches aidants

Delphine Mathivon intervient sur la délégation de tâches aux aidants et les questions de responsabilité associées. Venez participer au colloque et enrichir les réflexions d’actions sur les aidants.

27 septembre 2023 : 9h – 17h30

En présentiel ou en visioconférence

Espace Maurice Tubiana 20 rue du Dr Pinel 94800 Villejuif


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